Couleurs

Orchestre à cordes

Couleurs fait partie de la suite Visages qui est composée de six pièces. J’étais compositeur en résidence à l’occasion du 35e anniversaire de l’École FACE à Montréal. En plus de Couleurs composée pour orchestre à cordes, les pièces qui forment la suite sont : To Dream, pour cordes; Le cirque court-circuité, pour chœur et harmonie; Graduation, pour harmonie; Stairs et Après tant d’années, pour chœur.

Notes de programme pour Couleurs :

C’est probablement la pièce qui est la plus proche de mon langage musical personnel. Bien que vous ne l’entendiez pas, elle prend ses racines du mot FACE. Si l’on prend les lettres F, A, C, E et qu’on leur attribue leur nom de notes de musique, nous obtenons : fa, la, do et mi. Mon motif principal fait la mélodie suivante : A-F-A-F-C#-E ou si vous préférez la-fa-la-fa-do#-mi. Un langage franchement moderne qui conserve cependant beaucoup de mes caractéristiques lyriques. C’est un voyage intérieur qui prend son départ dans une cour d’école avec une petite référence à une mélodie enfantine que je chantais quand j’étais tout petit :

Rond, rond, macaron,
ma p’tite sœur, ma p’tite sœur.
Rond, rond, macaron,
ma p’tite sœur est dans maison.

Puis, la pièce prend une tournure plus emportée. À la toute fin, après s’être brisée à force d’émotions fortes et troublantes, la musique s’allonge sur une plage infinie bordant une mer sans faille sous une bordée d’étoiles rutilantes, pour enfin se reposer et juger du chemin parcouru. Couleurs est à l’image des questionnements qui font partie du quotidien lorsque l’on a 16 ans. Le blanc se mêle au noir et les demi-teintes nous plongent au cœur de nos remises en question. Et pourtant, le calme et la paix intérieure sont à portée de nos âmes, à un doigt de nos espérances.

La Suite du promeneur

Orchestre à cordes

La suite avait été composée à l’origine pour quintette de cuivres. Cette version est toujours disponible. C’est à la suggestion de l’arrangeur Claude Denjean que j’en ai fait une version pour orchestre à cordes. La Suite du promeneur a été créée en 1992 par l’Orchestre symphonique de l’Isle sous la direction de Boris Brott à l’occasion du Festival de la Ville de Lachine. Elle a été jouée plusieurs fois par l’École FACE à Montréal ainsi qu’en France et tout récemment en Grèce. L’Orchestre de chambre de Montréal sous la direction de Wanda Kaluzny l’a mise aussi à son programme.

Marc David et l’Orchestre symphonique de Longueuil ont joué la suite à leur tour le 1er novembre 2012 à l’Église Sainte-Famille de Boucherville.

Notes de programme pour La Suite du promeneur :

«L’Homme est un promeneur en instance de mort. Cependant, il lui arrive de perdre la vie bien avant que son corps, refroidi, ne nourrisse la terre. Par manque de confiance, par laisser-aller ou par abdication, il lui est bien souvent difficile de se rendre compte que l’existence dépend non seulement d’impondérables, mais en outre d’une soif de se connaître lui-même malgré les déséquilibres que cela peut entraîner. Il lui est toujours plus difficile de se remettre constamment en question, mais plus insupportable encore est pour lui le sentiment de n’être qu’un fétu de paille à la merci du vent. Aussi, cette suite fait-elle appel au coeur et à la rage de vivre. Ne pas être simple spectateur. Ne pas avoir peur de l’erreur. Allez au bout de soi avec le doute et la satisfaction de ne pas être en reste avec la vie.  Cette suite est dédiée à mes parents qui m’épaulent avec amour, depuis tant de temps.»

© Copyright Louis Babin 1992

 

Session d’enregistrement du deuxième mouvement de la Suite du promeneur : L’extase

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