«Douze compositions originales de trompette. Une sonorité très riche. Son style est fluide, sobre, étoffé. Musique accessible, on ne se lasse pas de l’écouter.»
Francine Grimaldi – Samedi et rien d’autre, première chaîne de Radio-Canada
«Un album profondément lyrique qui courtise plusieurs styles. Des ambiances qui flirtent avec le jazz, la pop et les musiques latines.»
Alexandre Vigneault – Paroles et musiques
«Musique de film, musique du chemin percée dans les nuages, musique du rêve de voyage, musique de partance… C’est vraiment de la grande musique.»
Myra Cree – Cree et chuchotements, chaîne culturelle de Radio-Canada
«Magnifique auto-production d’un trompettiste dont le travail est fascinant, voire délicieusement éclaté.»
Éric Messier – Le Quoi
«Le travail de Louis Babin est remarquable par sa recherche et son ton renouvelé. Artiste complet, Babin démontre son talent dans divers styles. Je me dois de souligner son ton riche, son jeu solide et la sensibilité de sa trompette.»
Vic Vogel – Arrangeur et orchestrateur
Vic Vogel Band
Comme si le lointain était toujours tout près, le plaisir à portée de nos doigts, et la magie des saveurs exotiques au bord de nos lèvres, la musique de Louis Babin est une fresque cinématographique où chaque pièce nous transporte d’un rivage à l’autre au rythme des vagues de mers, sans perte de temps ni décalage horaire.
On peut goûter chacune des mélodies en s’imaginant quelque part ailleurs. Ailleurs c’est souvent là où le cœur se trouve. Là où le cœur veut bien nous emmener. Les percussions sont de l’univers entier et la trompette de Louis Babin est le battement d’ailes du voyage. On écoute Mananara seul, avec son amour, ou autour d’une table où l’amitié fait parfois silence pour laisser place à la musique. On est soudain sur une terrasse du sud à déguster un drink à des chaleurs tropicales suffisamment câlines pour ne jamais quitter sa bulle, puis on est transporté dans la chambre en compagnie de toutes les tendresses que le corps puisse imaginer.
C’est qu’il y a une sensualité divine dans le scénario musical de cette aventure. On est pris dans les filets de l’intrigue et on a toujours hâte d’en savoir davantage. Nous devenons les héros du suspense, l’amant solitaire inexorablement mystérieux et l’éternel voyageur des régions de l’âme. Pendant Mananara, l’oreille affinée y trouvera des réponses, le mélomane du plaisir, tandis que le profane dira : ” C’est excellent ! J’ai envie de m’envoler moi aussi “.
Manuel Tadros
Mananara. Est-ce un objet? Est-ce une ville? Comment percer cette énigme? Pour découvrir Mananara, il suffit de tendre l’oreille.
Vous êtes dans une ville. C’est le matin. Mananara surgit devant vous au détour d’une rue que vous voyez pour la première fois : c’est une fresque ornant un mur. Vous vous enfoncez dans cette rue, découvrant des paysages musicaux qui s’enchaînent à un rythme incantatoire, chaque paysage s’ouvrant sur sa propre dimension musicale, chaque dimension formant un élément essentiel du tout.
La musique qui emplit vos oreilles crée une impression d’ouverture perpétuelle, dessinant un cadre à l’intérieur duquel se porte votre regard. La fresque devient paysage; elle s’anime comme les cheveux de l’être aimé ondoyant sous la brise; elle s’inscrit dans la durée comme toute vie qui a une fin.
Intime, cette musique vous pénètre insidieusement, se coulant comme un parfum d’ail, comme la fraîcheur d’une bière, s’emparant de votre être comme la curiosité ou l’amour. Vous ne connaissez pas encore Mananara que déjà vous avez l’impression qu’elle est vôtre, qu’elle appartient à votre vie, que la terre vous appartient. Un bien partagé, occupant l’espace entre l’herbe moelleuse qui ralentit vos pas, et la pensée la plus éthérée, pensée qui, semblable à un oiseau de proie planant dans les hauteurs, amorce une descente en décrivant des cercles concentriques, traverse la lumière et devient elle-même lumière. Mananara est tout près… enveloppante comme l’affection des amis.
Cette musique vous révèle que les meilleures choses de l’existence sont comme la vie qui fleurit dans notre imagination : elles sont indéfinissables. Une vie où nous poursuivons des définitions fuyantes, tantôt croyant, tantôt fautant, parfois exalté, une vie où nous nous faisons tranquillement à l’idée que les choses ne changeront qu’au moment où elles devront changer.
Mananara vous emmène maintenant sur l’onde, vous entraînant vers un cap lointain, si éloigné qu’il en est irréel. Mer et ciel se confondent. Une multitude de miroirs déployés en éventail vous éblouissent, vous désorientent. Mananara est votre sextant; elle est à la fois carte et vaisseau. Elle est musique à faire rêver, à vous garder sur la bonne route : joyeux, un peu anxieux, désireux d’arriver au port. Puis les miroirs de Mananara vous renvoient l’image des lieux au moment de votre arrivée.
Retour dans le passé. Nuance musicale. Ressac égrenant les minutes d’une douce soirée d’été.
Comme si vous étiez là depuis toute éternité.
Mananara.
John Brooke
traduction de l’anglais par Delphis Roussel
Aujourd’hui, j’ai décidé de me soustraire à la tyrannie de la routine et de prendre le temps de réveiller mes sens.
Fuyant la cohue, je suis rentré chez moi, me frayant un chemin entre l’éblouissement des lumières de la ville et le grouillement klaxonnant des voitures. Douillettement, dans l’intimité de mes quatre murs, libéré de la tension du travail et de la torpeur du quotidien, je me suis laissé imprégner par les effluves sonores de Mananara.
Quelle pluie de couleurs! Quelle complicité entre le jeu d’ombre et de lumière de tes accords et mes propres émotions! Quel contraste entre cette musique qui irradie l’amour et détend l’esprit, et l’indifférence de ce siècle mortifère.
Dès les premières gouttes de cette pluie bienfaisante, mon esprit est transporté dans un au-delà antérieur. Là, dans la pénombre de ce qui fût sa chambre, je vois mon père, écoutant la musique qui me faisait rêver du futur quand j’étais enfant… Vision bientôt remplacée par celle de ma fille, incarnant en cet instant, à la fois, la fragilité et la puissance de la vie, et traduisant par de gracieux mouvements de son corps les arabesques sonores de Mananara.
Je redécouvre que l’essentiel plonge ses racines dans la simplicité; que la simplicité est l’un des plus courts chemins qui mènent au cœur, source du bonheur; que le bonheur c’est l’amour et qu’il n’y a pas d’amour sans musique. Je comprends qu’il n’y a pas de musique sans musicien et que toi, trompettiste qui a insufflé la vie à Mananara, toi faible maillon de cette chaîne magique, tu possèdes le pouvoir de réveiller les sens.
Graçias,
Mario Lanas
adaptation de l’espagnol par Delphis Roussel
Dès les premières notes, j’éprouve une sensation de grande légèreté. Oiseau porté par des courants ascendants, je m’élève dans le ciel sans effort. Des paysages, des villages défilent sous mes ailes; j’entrevois par éclairs des scènes de rue. Ces visions surgissent et s’évanouissent au rythme des accents pénétrants de la trompette qui les agite de sa brise sonore. Je ne connais pas ces lieux que je survole, et pourtant, je suis saisi par une profonde nostalgie.
Exhibant ses flancs incandescents, un gigantesque canyon s’impose à mon regard. L’ombre de quelques cumulus dessine des poissons ventrus qui nagent tranquillement dans l’azur sur un fond de paysage terrestre. Un lac étale comme une mer d’huile me renvoie la lumière du ciel tandis que les hautes herbes de ses rives ondulent sous la caresse du vent. Les rochers fraîchement lavés par l’ondée scintillent comme des diamants.
Et voilà que ces images s’évanouissent sur un fond de rumba et sur les cris des chalands dans un marché animé d’une lointaine île du Sud.
Envoûté par Mananara et sa trompette magique, je plonge au plus profond du bleu de la mer sans ressentir sa froideur. Étendu sous le ciel de minuit, j’entends le lointain bruit de clochettes du scintillement des étoiles. Agenouillé dans la savane, l’oreille contre le sol, j’entends le battement de millions de sabots annonciateur de quelque grand cataclysme. Et dans ce tonnerre de martèlements, je perçois un grondement harmonieux, délicat, qui a l’air de vouloir se singulariser. Puis, une odeur de terre sèche fait frémir mes narines.
Dépoussiérant notre quotidien, Mananara fait surgir en nous des trésors de sensibilité, comme autant d’oasis enfouies dans les replis de notre imagination.
Sa trompette entraînante nous réveille et nous convie à un voyage dans le futur. Elle nous libère, nous conférant la légèreté d’une plume entraînée dans l’infini du cosmos.
Noriko Fujimoto
adaptation du japonais par Delphis Roussel