Compositions

Saint-Exupéry et vous…

Antoine de Saint-Exupéry est le thème que me propose Claude Révolte pour la commande d’une œuvre symphonique que je dois livrer l’été prochain au cours du Festival des Eurochestries en Charente-Maritime, France.

Pour alimenter ma réflexion créative, j’aimerais connaître ce que représente Saint-Exupéry pour chacun d’entre vous. Cela m’aidera à établir le caractère des mouvements qui formeront la pièce que j’ai à composer.

Au-delà du Petit Prince et de Vol de nuit, des livres que je connais bien, Saint-Exupéry a toujours exercé sur moi un sentiment de solitude immense comme le désert qu’il aimait tant survoler. Il était malgré tout habité par un lien d’affection et d’amour véritable pour les humains, ses frères, ses sœurs. Il est né au début du XXe siècle et est disparu à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Son avion a été retrouvé il y a quelques années seulement.

Comme s’il ne devait pas survivre à une époque meurtrière de laquelle il s’échappait par une écriture poétique, sans naïveté, sans complaisance. Il était un observateur fin de l’âme humaine. Il en comprenait les mécanismes et les subtilités. Il est pour moi le grand frère que je n’ai jamais eu.

Et pour vous, que représente-t-il?

Merci de partager vos sentiments avec moi.

P.-S. Il est intéressant de noter, pour tous ceux qui s’intéressent à la propriété intellectuelle, ce fait particulier au sujet de l’extension du droit d’auteur touchant Saint-Exupéry :

« Due to Saint-Exupéry’s wartime death, his estate received the civil code designation Mort pour la France (English: Died for France), which was applied by the French Government in 1948. Amongst the law’s provisions is an increase of 30 years in the duration of copyright;[65] thus most of Saint-Exupéry’s creative works will not fall out of copyright status in France for an extra 30 years. »[1]



[1] Schiff, Stacy (2006) [1994]. Saint-Exupéry: A biography (Reprinted ed.). New York: Henry Holt. ISBN 978-0-8050-7913-5.

 

Collaboration avec la Fédération des festivals Eurochestries

Compositeur en résidence pour un festival en France en 2012

J’ai l’honneur de créer une pièce pour orchestre pour le Festival Eurochestries qui aura lieu dans la région de Charente-Maritime en France en août prochain. Je dirigerai aussi ma pièce lors de ce festival et de celui de Québec (en août également). Je remercie chaleureusement M. Claude Révolte, président de la Fédération, de la confiance qui m’a été accordée. Et une pensée toute spéciale pour M. Laurent Breton qui a rendu la chose possible grâce à sa générosité.

Congrès 2012 de la Fédération des festivals Eurochestries

Du 20 au 22 janvier, je participerai au congrès annuel de la Fédération des festivals Eurochestries à Paris. C’est une première pour moi et j’y rencontrerai des intervenants de pays européens et du Québec qui collaborent à l’organisation des sept festivals qui auront lieu durant l’été 2012 (Espagne, France, Pologne, Québec, Russie et Slovaquie).

Les Eurochestries, un échange international de haut niveau

Connaissez-vous les Eurochestries ? Ces festivals ont été créés en 1989 afin de promouvoir la pratique orchestrale des jeunes âgés de 15 à 25 ans à travers l’échange international. Les Eurochestries réunissent des orchestres constitués de jeunes très talentueux. Chaque année, ces jeunes se retrouvent, unis par le langage universel de la musique. Chaque festival offre la possibilité aux orchestres de faire découvrir des compositeurs contemporains et leur propre répertoire à un large public.

Inauguration du carillon de la Place Claude-Léveillée

Inauguration de la Place Claude-Léveillée, le 2 octobre 2011

Le grand public est invité à l’inauguration de la Place Claude-Léveillée, qui a lieu à Laval le dimanche 2 octobre à 11 h 30.

Cette nouvelle place accueillera un superbe carillon qui deviendra un véritable lieu de rencontre entre musique et communauté.

La Place est située à l’intersection du boulevard de l’Avenir et de la rue Jacques-Tétreault. C’est facile de s’y rendre: à quelques pas au nord du métro Montmorency, juste au nord du pavillon de Laval de l’Université de Montréal et tout près de la sortie Concorde de l’Autoroute 15 Nord.

J’ai fait l’arrangement du pot-pourri de musiques de Claude Léveillée qui sera joué par le carillon et je ferai même office de carillonneur pour l’occasion, en compagnie d’un quintette de cuivres formé de musiciens de l’Orchestre symphonique de Laval et de son chef Alain Trudel. Une pièce composée pour l’occasion par Alain Trudel sera d’ailleurs créée.

À titre de consultant de la Maison des Arts de Laval, je choisis aussi les pièces interprétées par le carillon, qui résonnera toutes les heures et jouera des pièces à midi et à 18 h. Avec le temps, nous allons intégrer des pièces de compositeurs québécois à la programmation.

J’ai réalisé un petit vidéo muet.

Photo : Louis Babin

Un carillon à la Place Claude-Léveillée à Laval

Carillon de la Place Claude-Léveillée à Laval: quand musique et communauté se rencontrent

J’ai le plaisir d’agir comme consultant auprès de la Maison des arts de Laval quant à l’aspect musical du carillon de la nouvelle Place Claude-Léveillée, qui sera inaugurée le 2 octobre. L’impact de la présence du carillon sera à la fois artistique et communautaire.

J’ai filmé un petit vidéo muet qui présente le tout nouveau carillon dans son environnement et l’équipe composée d’experts de Hollande et des États-Unis qui l’ont fabriqué et en supervisent l’installation.

La place et son carillon donnent une personnalité distincte à un lieu où sont concentrées trois institutions d’enseignement qui forment la « Cité du savoir » : le Collège Montmorency, le Collège Letendre et le pavillon de Laval de l’Université de Montréal.

Une population étudiante vibrante et pleine d’énergie occupe ce lieu. Et c’est sans compter la présence de la station de métro Montmorency et la construction d’édifices qui se poursuit autour de la Cité. Bref, des milliers de personnes s’y croisent à tous les jours et y entendront sonner le carillon.

Une histoire à suivre…

 

Attention! Tendances créatrices à l’école.

Attention! Tendances créatrices à l’école

Il y a une petite révolution en marche au Québec. Avez-vous remarqué l’infiltration des compositeurs à l’intérieur des écoles? Avez-vous idée à quel point les manipulateurs du son peuvent avoir un impact sur les jeunes et leur perception de la musique actuelle? Pour en avoir un bel exemple, il suffit de lire l’article du journal The Gazette sur le compositeur Robert Frederick Jones qui a terminé la composition d’une œuvre à partir de son lit d’hôpital.

Artiste, compositeur et pédagogue aimé et respecté au Collège Vanier où il enseigne depuis 1976, Jones a vu son anthologie symphonique La Terra Promessa être créée par de jeunes artistes au concert de fin d’année de la chorale du Collège Vanier. Sous la direction de Philippe Bourque, le concert a eu lieu le vendredi 6 mai à l’Église Saint-Sixte à Ville Saint-Laurent. À cette formation vocale s’est ajouté le Chœur Saint-Laurent ainsi que l’Orchestre symphonique de l’école Joseph-François Perreault. Le public, composé d’élèves, de parents et d’amis, lui a réservé une ovation monstre après l’écoute de cette gigantesque fresque musicale d’une durée de plus de 40 minutes. Depuis plusieurs années, plusieurs œuvres sont d’ailleurs jouées par les élèves du Collège Vanier. C’est l’un des rares exemples d’intégration régulière de la composition moderne à l’intérieur d’une institution scolaire publique.

Les temps changent… pour le mieux.

Les écoles publiques font face à un défi de taille qui leur est imposé par la réforme en éducation : intégrer la composition musicale à l’intérieur de leur programme de musique déjà surchargé, tout en faisant face au problème du temps accordé à la pratique instrumentale. Les enseignants sont souvent démunis puisqu’ils n’ont pas tous eu une formation en ce sens. Plusieurs expériences et tentatives sont mises en œuvre pour stimuler un intérêt envers les créations musicales et leurs créateurs. Elles prennent plusieurs forment et plusieurs visages.

L’Orchestre symphonique de Laval a un compositeur en résidence qui ne se contente pas de composer. Il met aussi en marche l’esprit créateur des jeunes du niveau secondaire dans les écoles de Laval. Tim Brady est le complice du chef attitré de l’OSL, Alain Trudel. Ils ont tous deux concocté un programme intitulé : L’OSL et les écoles. Ils préconisent une formule originale :

« Tim visite durant plusieurs semaines une vingtaine de jeunes par école et les convie à la composition d’une œuvre, dont le succès ou l’échec (car les deux se peuvent lorsqu’il est question de création!) leur revient.

« Tim Brady couche ensuite sur papier les orchestrations finales (en suivant strictement les consignes et idées des jeunes compositeurs). Sous la direction d’Alain Trudel, les musiciens de l’OSL interprètent l’œuvre lors des matinées jeunesse en lien avec le thème abordé par la pièce. »

Quelle belle façon de stimuler la création, d’intéresser les jeunes à la musique de concert et, pour un grand orchestre, de s’approprier le volet implication communautaire.

D’autres partenariats ont pris forme au cours des dernières années :

  • L’Orchestre métropolitain du Grand Montréal a frappé un grand coup en créant la pièce pour orchestre et ensemble à percussion ORFF intitulée Choses étonnantes vues en rêve du compositeur Nicolas Gilbert en 2009.
  • La Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île a fait appel à André Hamel dans le cadre du programme Libre comme l’art qui était suivi de l’activité On joue ensemble de la même commission scolaire. Cinq écoles ont été réunies pour aider à la création et jouer par la suite le fruit des ateliers de création dirigés par le compositeur.
  • De mon côté, j’ai eu le privilège d’être compositeur en résidence pour l’École FACE qui fêtait son 35e anniversaire. Suite à l’expérience FACE, j’ai suivi les traces d’André Hamel avec Libre comme l’art et On joue ensemble. L’auteur-compositeur Mario Chenart m’a demandé de participer à des ateliers de composition pour les élèves d’Esther Gonzalez dans une école primaire anglophone de Montréal : St. Dorothy. Mario s’occupait du volet création de chansons et moi du volet création instrumentale.

C’est sans compter toutes les autres initiatives un peu partout dans la province.

Toutes ces expériences peuvent se décliner en trois types de participation des élèves :

  1. Création
  2. Performance
  3. Création et performance

L’objectif avoué est de donner des outils aux enseignants et aux élèves afin qu’ils puissent profiter de l’expérience et de la vision que peut apporter un compositeur. Ils ont un aperçu de certaines techniques d’écriture et de l’élaboration des structures musicales. Il s’agit d’éléments essentiels à la compréhension de la musique actuelle. Plus un jeune étudiant aura été exposé aux rudiments de la composition, plus il développera une curiosité pour des musiques non traditionnelles. Il enrichit son vocabulaire musical et son sens critique.

J’en profite pour saluer l’initiative de la FAMEQ pour la programmation d’œuvres québécoises prévue au Grand concert du 18 novembre prochain, qui aura lieu dans le cadre de son grand rassemblement annuel. Ainsi, nous aurons la chance d’entendre des œuvres d’Ana Sokolovic, d’André Jutras, de Jonathan Dagenais, de Luc Lévesque, de Richard Poulin, de moi-même et ainsi que d’autres compositeurs d’ici qui s’ajouteront à cette liste.

On doit aussi souligner le travail du Centre de musique canadienne au Québec qui est à la source de plusieurs des projets citée plus haut. Et je salue au passage Mme Mireille Gagné qui quitte son poste de directrice régionale du Québec après 30 ans de travail incessant. Elle a contribué à faire connaître et aider à la diffusion de nos compositeurs canadiens et plus particulièrement québécois.

La diffusion des œuvres est essentielle. L’avenir des compositeurs passe nécessairement par l’appropriation de leurs œuvres par les jeunes d’aujourd’hui qui seront le public de demain. On peut sentir un vent d’optimisme se lever plein de promesses…

Qu’en est-il chez-vous?

Cet article a paru dans la revue Musique et pédagogie de la FAMEQ volume 25 – numéro 3 –  printemps/été 2011